Dossier publié le 06 décembre 2010
Les élections présidentielles en Côte d'Ivoire, un scénario écrit d'avance mais qui va echouer.
Pourquoi Laurent Gbagbo doit partir ?
Avant les élections présidentielles en Côte d’ivoire, pour ceux, qui écoutent les infos africaines, qui discutent avec les ivoiriens de la diaspora en Europe ou dans d’autres pays du monde, ne sont pas surpris de la crise post électorale actuelle dans ce pays.
Mais pour comprendre un peu les données du problème un petit tour en arrière s’impose.
I Un peu d’histoire pour éclairer le présent et construire l’avenir.
Nous sommes à la fin des années 1990. Houphouët Boigny n’est plus de ce monde.
Son dauphin Mr Bedié Konan prend le pouvoir.
Pour contrer un des ses frères ambitieux et houphouétiste comme lui, il invente une monstruosité qui est l’ivoirité, consacrée par l’article 35 de la constitution ivoirienne, pour écarter de l’élection présidentielle qui s’annonce, Mr Allassane Dramane Ouattara, ADO pour les intimes qui serait Burkinabé de naissance et dont Houfouët Boigny serait allé chercher après son mandat au FMI pour ses compétences.
Il occupe sous Houphouët un poste de Premier Ministre.
Les Ivoiriens ne protestent pas à cette époque, parce qu’il apporte de la valeur à ce pays comme tant d’autres étrangers des pays voisins immédiats (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria) et lointains, pour construire ce pays qui n’est pas comme les autres et dont son père fondateur Houphouët veut en faire un modèle d’intégration sous régionale (CDEAO UMOA) et régionale. Il est panafricaniste à sa façon.
Cette doctrine dont des chercheurs, auteurs et intellectuels ivoiriens vont se saisir, comme Niamkey Koffi, par exemple ou encore, J N Loucou ex directeur du cabinet de Bédié, suscite des tensions au sein de la Côte d’ivoire et en dehors.
Tout un corpus « d’ivoiritatude » est inventé.
Cela va des langues, jusqu’aux traditions, à la gestuelle, la nourriture, aux ancêtres communs, en passant par l’amour de la patrie…
En fait, cette invention de quelque chose qui n’existe nulle par ailleurs, traduit une certaine angoisse des ivoiriens de «souche», qui pensent, à tort ou à raison, d’être envahis par l’étranger qu’ils appellent les Dioulas (originaires du Mali, Burkina Faso, Guinée, Sénégal, etc.) et vivant au nord du pays..
En effet, il y a beaucoup d’étrangers dans ce pays. Certains occupent des postes très importants.
C’est aussi grâce à l’apport de ces étrangers que le pays connaît une croissance économique hors du commun, notamment sous Houphouët.
Craignant dans ces années (1995/1999), de post dévaluation du franc cfa, de démocratie, de crise identitaire et économique, avec la baisse des recettes des principaux produits, dont le cacao (la côte d’ivoire en est le premier producteur mondial), Bédié, devenu très nationaliste et aidé par des « intellectuels » acquis à sa cause, va concevoir cette machine à exclure.
Mais Bédié n’aura pas le temps d’asseoir son schéma parce qu’il est pourchassé par le Push d’un Général de l’armée Robert Guei en 1999. Les mauvaises langues disent que c’est Allassane qui serait derrière ce coût d’état, puisque après son exil en France, il rentre au pays
Bedié est même contraint de quitter le pays pour se réfugier quelques années durant à l’étranger.
Robert Guéi, comme la plupart des dictateurs va calmer les esprits et planifier un calendrier électoral pour organiser les élections.
Guéi, ce n’est pas un politicien. Il n’est pas capable de mener des réformes et de diriger ce pays qui va à volo. C’est en ce moment que progressivement un professeur, d’histoire, né dans le sud Ouest de la Côte d’Ivoire en pays Bété, à Gagnoa,ancien et farouche opposant , le seul presque à tenir tête à Houphouët, nommé Gbagbo Laurent, va préparer enfin son arrivée au pouvoir. Il pense à tort ou à raison que son tour est enfin arrivé. Lui qui a vécu la galère, qui a connu la prison et combattu Houphouët…
Il gagne les élections après de monstres manifestations des rues contre le général qui avait trafiqué le scrutin. Décidément c’est la mode dans ce pays qui a du mal à s’accommoder avec des règles d’une démocratie digne de ce nom. C’est la tradition dans ce continent. C’est sans doute un luxe pour l’Afrique comme le disant Monsieur Chirac en son temps.
Gbagbo Laurent prend le pouvoir. Lui qui connaît ce pays, est populiste, voir nationaliste dans ces années 2000. Il jubile, il en jouit et en joue. Il fait adopter une nouvelle constitution et durcit l’ivoirité. « Le candidat à l'élection présidentielle doit être ivoirien de père et de mère eux-mêmes ivoiriens et qu'il ne doit pas s'être prévalu d'une autre nationalité ».
De fait, Gbagbo vient à nouveau d’exclure Allassane Ouattara de la course à la présidence.
En octobre 2001, lors du forum de réconciliation nationale, la citoyenneté ivoirienne est reconnue à Allassane, et l’opposition reconnaît la légitimité du pouvoir de Gbagbo.
En 2002 Robert Guéi, encore lui, tente de le renverser. Il y laisse sa vie. Le coup d’état est attribué aux populations du nord qui sont qualifiés de rebelles. D’autres mouvements se soulèvent notamment dans le Nord Ouest et y faisant beaucoup de morts.
Un charnier de 120 corps est découvert par les militaires français, partis sécurisés les populations françaises.
Après ces violences, les rebelles par les accords de Marcoussis imposent à Laurent Gbagbo le partage du pouvoir, après des négociations.
Les accords de Marcoussis sont appliqués avec plus ou moins de respect. Un premier Ministre est nommé : Seydou Diarra, immédiatement, des problèmes de répartition des portefeuilles ministériels se pose. Il y a des démissions, des renégociations, des tensions et encore, plusieurs rounds à Accra pour débloquer ces crises.
Enfin le salut va venir du pays du nord de la Côte d’ivoire : le Burkina Faso par le biais de son chef, Blaise Compaoré. Guillaume Soro, après la démission du 2ème premier Ministre de transition, Charles Konan Banny et après avoir été écarté, un moment du gouvernement, comme Ministre, est nommé premier Ministre en 2007, après ces accords de Ouaga (Ouagadougou). C’est le 3ème Premier Ministre de la période de transition.
L’Onuci va prendre la relève de ces accords, des résolutions sont votées par le conseil de sécurité des Nations unies pour une sortie de crise rapide. Mais au début d’année 2005, l’armée ivoirienne lance un raid au nord du pays (Korogho et Bouaké) où sont stationnées les forces françaises de l’opération licorne qui sécurisent le nord du pays.
Bilan, 9 militaires français tués. Des aéronefs de l’armée de l’air ivoirienne sont détruits. Des manifestations monstres anti –français à Abidjan sont organisées par les jeunes patriotes : cette jeunesse pro Gbagbo menée par un ancien ami de Guillaume Soro, alors encore syndicaliste à la Fesci, Charles Blé Goudé. Près de 7000 français sur un total de plus de 20000 quittent la Côte d’ivoire.
Mais après de âpres négociations, entre les rebelles, les parties d’opposition soutenus par la communauté internationale (UA, ONU,UE, ONUCI..), le calendrier électoral est enfin adopté. Mais se pose le problème du fichier électoral. Qui est électeur et qui ne l’est pas, même si le problème d’Allassane semble être résolu ?
C’est en filigrane les séquelles de l’ivoirité qui taraudent tous les esprits et poussent le prétendants à des calculs malsains.
Après l’attentat contre Guillaume Soro, à Bouaké, et après l’inoubliable cérémonie de la flamme de la paix, le 30 juillet 2007, qui s'y était déroulée, en présence de quelques chefs d’états africains, où Gbagbo accompagné de son premier Ministre brûlant les armes au stade, on pense que les élections sont une affaire de quelques mois.
Elles seront reportées à 6 reprises. Il faut régler l’affaire du fichier électoral et sécuriser toutes les démarchés pré électorales et réformer la commission électorale indépendante.
Mais en août 2010, par un décret présidentiel Monsieur Gbagbo, nomme à la tête du Conseil Constitutionnel son proche compagnon de lutte syndicale et politique depuis leur jeune enfance.
Un scénario est désormais en marche pour que coûte que coûte, à défaut de gagner les élections par les urnes, les gagner par les amis que l’on a placé tant au niveau de CEI (même si l’opposition y est majoritaire), qu’au CC.
Ce scénario, Allassane Ouattara, ou du moins ses proches collaborateurs, moins respectueux de règles démocratiques que lui-même, n’ont pas vu venir. Gbagbo en vieux politicien qu’il est, vicieux et violent, voir même criminel (cf. Les casseroles : des assassinats politiques qu’il traîne depuis 2000)
a commencé à monter depuis son éviction en 2005 quand son armée de l’air a été mise à terre par l’armée française en riposte du raid de Bouaké, pour faire un pieds de nez au peuple du Nord, à la démocratie et à la communauté internationale auprès de laquelle elle pourra jamais négocier la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
Paroles de Laurent Gbsgbo lors da sa cérémonie de serment devant son conseil constitutionnel.
II : Maintenant que Faire, pourquoi et Comment ?
La solution de cette crise inédite en Afrique, décidément ce continent a le génie de l’originalité de la connerie politique, après avoir inventé les dictateurs tropicaux, les républiques héréditaires de pères en fils, le voila en train de nous inventer la république à deux têtes…, viendra du comportement des acteurs impliqués de près ou de loin dans ce conflit.
A : les acteurs personnes physique.
1 : Allassane.
C’est incontestablement le chef de l’état ivoirien aujourd’hui, élu démocratiquement, malgré quelques irrégularités constatées dans quelques bureaux de votes au nord du pays. De nombeux observateurs internationaux pensent ainsi.
L’appel de Bédié, ancien Président et ancien frère ennemi, pour voter pour lui au second tour légitime encore un peu plus son pouvoir.
Il doit continuer à appeler au dialogue. Lui, l’économiste ancien du FMI a les aptitudes intellectuelles et les réseaux d’affaires dans le monde pour faire sortir la Côte d’ivoire de cette décennie de galère incroyable.
Mais tiendra-t-il ses troupes les plus extrémistes, en cas où Gbagbo, tergiverse et reste accroché au pouvoir.
2 : Gbagbo Laurent.
Ce n’est pas lui le chef de l’état élu de Côte d’ivoire le 28 novembre 2010. Il a tenté un coup de force. C’était gros pour que l’on ne voit rien. On l’a vu. On n’est pas tous des ivoiriens.
Il a des casseroles, qu’il peut transformer en atouts maîtres lors des négociations de sortie de crise, devant l’Onu ou le tribunal pénal international.
Car, rappelons le, certains des faits de guerre peuvent lui être imputables comme crimes de guerres (cf. les charniers découverts lors des évènements de 2002 ou de 2005) et crimes contre l’humanité et donc imprescriptibles.
Plus il s’accrochera au pouvoir illégitime,, alors qu’il traîne derrière lui des faits presque imprescriptibles, plus il aggrave sa situation plus, il met son peuple dans une situation de misère absolue (cf. notre article publié sur le site, sur le bilan des indépendances africaines).
On y voit la Côte d’ivoire qui a chuté dans le classement des économies africaines ou sous régionales, perdant du coup son leadership et le laissant au Sénégal.
Il a fait déjà trop de mal à ce pays, qui ne lui appartient pas, pas plus qu’à aucun autre dirigeant ivoirien. Il appartient au peuple souverain. La souveraineté du peuple n’est pas celle de Gbagbo.
3 : Le peuple ivoirien
Le peuple dont il est question c’est celui qui est pro gbagbo. C’est à lui que ces conseils sont destinés.
Il doit savoir que leur champion a failli, même s’il n’a pas eu la liberté qu’il aurait voulu avoir pour gouverner le pays pendant ses dix années passées à la tête de la Côte d’ivoire, en proie à des violences à répétition.
Il doit se rendre à l’évidence que maintenir Gbagbo à la tête de l’état ivoirien, c’est une impasse. C’est une nouvelle guerre en perspective, voir une partition du pays et un appauvrissement certain de beaucoup de populations. Car, la communauté internationale pourra sanctionner durement ce pouvoir et par la même occasion vous-même le peuple.
A vous de prendre des initiatives non violentes pour proposer à votre champion de quitter le pouvoir : se sacrifier pour la cause du plus grand nombre. Le peuple que vous êtes. C’est un moindre mal pour lui, surtout, si, l’on fait table rase du passé, en prescrivant tous les crimes qu’il a commis. Comparer à des milliers de morts de vos compatriotes tombés sous ses balles et celles des rebelles, c’est une sortie honorable.
Il doit partir pour permettre à son pays d’entamer les négociations pour l’allègement de sa dette, et bénéficier un jour, comme d’autres pays avant lui, à l'instar du Congo Brazzavaille, de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Initiative qui est dans les cartons de la Banque mondiale et du FMI au profit de la Côte d’ivoire, retrouvant la paix et la confiance des marchés et des pays étrangers.
Dans le cas contraire la communauté internationale doit réagir et pousser Gbagbo à remettre le pouvoir. Mais comment ?
B : La communauté internationale ou les institutions internationales !
Ici, il faut distinguer la cedéao, l’Union africaine et l’Onu.
1 : S’agissant des pays membres de la CEDEAO, parmi lesquels se trouvent les pays membres de l’UEMOA (Union monétaire ouest africaine), ils doivent dans la mesure de leurs moyens, continuer à mettre la pression sur les deux frères en conflit et notamment auprès de Gbagbo Laurent, pour négocier une sortie de crise honorable pour les deux.
Blaise Compaoré n’a-t-il pas réussi là où plusieurs initiatives ont échoué, même s’il y a eu un continium entre Marcoussis, accras, Pretoria et Ouagadougou.
Les pays de la CEDEAO, ont-t-ils aujourd’hui les moyens de raisonner celui qui trouble l’ordre politique régional, comme en son temps, Napoléon troublait l’ordre royal européen ?
Nous voulons parler de Laurent le dictateur, le nationaliste, le populiste et le xénophobe.
C’est vrai qu’ils viennent de publier un communiqué commun où ils demandent à Laurent de partir sans délais au moment même où celui-ci vient de rendre officiel son gouvernement.
Parmi les promus comme Ministre, on peut citer Charles Blé Goudé, celui qui fut son directeur adjoint de compagne et président des patriotes.
Ce défi que Laurent lance contre Ouattara, il le lance aussi à ses voisins. Heureusement qu’il ne dispose pas d’une bombe nucléaire, sinon il les envahirait tous.
2 : L’Union africaine, politiquement, économique, militairement et financièrement n’a pas les moyens de faire pression sur Laurent.
La mission de Tabo Mbéki le médiateur envoyé très spécial de l’UA a montré ses limites. A moins qu’il en soit un allié caché de Gbagbo.
Puisqu’à son investiture, l’Afrique du Sud était un des deux seuls pays africains membres de l’UA avec l’Angola à avoir un Ambassadeur représentant leur pays à la cérémonie.
Ont-t-ils vraiment un réel poids politique quand la plupart d’entre eux aussi, traînent à l’image de Gbagbo, des casseroles plus ou moins dramatiques pour leur notoriété, à quelques exceptions près.
A vrai dire ils n’ont pas de leçon à donner à Laurent. C’est leur principale faiblesse.
3 : L’Onu.
Que peut-elle faire ?
A-t-elle vraiment une légitimité à agir pour contraindre Gbagbo à partir ?
Comment peut-elle procéder ?
Ses résolutions dans bons nombres de pays du monde sont restées lettres mortes. Ses interventions militaires pour venir en aide à des peuples en danger de mort ou de démocratie, sont très rares. Quand elles le sont, elles sont sous l’égide des USA, qui ne disposent pas d’une bonne presse au niveau international (cf. le fiasco de leur intervention en 1994 en Somalie).
Depuis, le pays est dans le chaos total. A moins que l’Amérique d’Obama ait plus de crédit politique que celle dirigée par ses prédécesseurs ?
Mais l’Amérique à d’autres chats, beaucoup plus dangereux à fouetter. Et puis elle s’est affaiblie l’Amérique ?
Cependant, l’ONU à travers ses institutions spécialisées (Banque Mondiale et FMI), pourvoyeuses de tune peut sévir et assécher les finances ivoiriennes si Laurent s’accrochait au pouvoir.
Ces sanctions peuvent aller crescendo à mesure que Laurent défit la communauté internationale.
--- D’abord obliger la Côte d’ivoire à payer à échéance toutes ses dettes. Ceci, peut avoir des répercussions sur la gestion de son pouvoir et susciter la colère de ses populations.
---- Prononcer un embargo pour empêcher tous les pays membres de l’Onu de commercer avec la côte d’ivoire, y compris la Chine auprès de laquelle une vigilance doit être accrue pour l’empêcher de déjouer l’embargo.
Car, une des raisons de la rébellion des dictateurs tropicaux en Afrique, c’est qu’ils ont trouvé en la Chine un allié auprès duquel ils font chanter leurs anciens maîtres : les pays occidentaux, notamment la France, pour le cas des pays francophones et auprès duquel aussi ils peuvent se faire financer leurs projets et se passer de l’argent du FMI et de la banque mondiale.
Attention chine quand tu nous tue !
Ici, la Chine, si elle veut jouer un rôle de leadership dans les années avenir, comme c’est son ambition, doit être plus coopérative avec les systèmes des Nations Unies.
Pour conclure, l’issue favorable à cette crise ivoirienne est possible, sans passer à nouveau par les armes, pourvu que l’on se montre très patient et aussi très décidé à faire cesser l’imposture, le mépris du peuple, du droit et le respect du systèmes des Nations Unies.
Si Gbogbo Laurent gagne c’est le chemin vers un monde sans règles et sans organisations.
C’est le début de l’hyper empire qui nous conduira vers l’hyper conflit. Lire Monsieur Attali Jacques dans une brève histoire d’avenir.
Michel Okemba-Ongouya
Juriste économiste et informaticien de formation
Gérant du cabinet Etika Consulting
Administrateur du site www.ethique-et-affaire.com
Sources
La document française (son site Internet)
Ministère françaises des affaires étrangères
RFI,
Africacultures
www.Coopétation.net
Jean François Bayart : L’ivoirité vient de loin
L’ivoirité selon le patriote, ou le national quotidiens de côte d’ivoire
Les Oppositions politiques Africaines
La majorité des oppositions politiques Africaines ne devraient pas susciter la ferveur des pauvres populations de ce merveilleux continent pour son dévéloppement, sa démocratisation.
Pour ne citer que quelques unes d’elles, il ya le cas au Congo-Brazzaville et celui au Togo. Vous comprendrez que nous sommes toujours là en Afrique francophone avec nos tares démocratiques laissées par l’oncle le l’autre côté de la mediterannée.
Les Dieux de nos ancêtres, de nos Bongui sinon de nos Kandza’s ont été bannis de cité par des oncles au service de la surexploitation de l’homme Noir et de sa richesse naturelle, de son environnement socio-culturel et de son potentiel cognitif (Ce ne sont pas mes problèmes, mais les vôtres. La chasse au buffle…).
Comme vous et moi, vous remarquerez que même si le vieux nationaliste tient toujours la corde d’une vache(le dernier fermier blanc) prête à mourir de l’autre côté de l’Afrique australe, que le Kenya soulève les inquiétudes des spécialistes en géopolitique et géostrategie, que la Somalie n’existe pas; les situations en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Guinée Bissau, en Centrafrique, en RDC ou ex-Zaïre, même au Sénégal avec un vieux Lion de la Teranga qui n’arrive plus à mâcher sa dernière cola parce que le fils reste impopulaire ne se passent sans commentaires.
L ‘oncle de l’oncle est parti, laissant l’assiètte au neveu du neveu, même si ses mains restent et resteront toujours sales.
S’il ya des intellectuels qui pensent que les peuples n’ont de dirigeants que ceux qu’ils méritent, je dis et je pense que ce n’est pas vraie, sinon discutable. Aucun des dirigeants, sinon des opposants Africains ou encore la majorité d’entre eux n’a pas été choisie par son peuple comme celà se passe dans les grandes démocraties du monde.
Ce sont en realité des réseaux, des mystiques, des syndicats d’amis, des pourvoyeurs financiers, des egoïstes habillés en manteaux de mensonge, des folliculaires de cupidité et de concussion qui ne pensent qu’à thesauriser alors que l’histoire recente des Mubutu et autre Abacha, des généraux sinon des maréchaux à mille étoiles nous enseigne que cet argent banquerisé finance la croissance et le dévéloppement économique des pays du Nord, des paradis fiscaux.
Il servira en même temps d’empreint à ces émerites dirigeants lors des négociations bilaterales sinon multilaterales sur la reduction de dette de la très très Démocratique République du Gondwana de papa fondateur Mamane sur RFI.
C’est et surtout ce même argent qui financera à court sinon à long terme les guerres, les tribalismes primaires de tout genre et en même temps fera le beau (si beau temps il ya) et le mauvais temps en Afrique. Décidemment une dynamique cyclique qui ne connaîtra de fin que lorsque Les dieux d’Obaha à Voulangoulou auront mis fin à leur incapacité à penser de nous et de nôtre devenir.
Nous avons à titre d’illustration le cas du Congo Brazzaville. Ce pays situé en plein centre du continent a connu ces dernières années des crises politiques sans précédent. Le bilan de ses absurdités est connu de tout le monde.
Il y avait eu dans le passé des hommes de courage qui s’étaient manifestés par un desir ardent de s’opposer à l’ordre établit par les pseudo marxistes alors qu’ils n’en n’étaient point. Il faut noter que le Congo est le premier pays en Afrique qui avait choisi 8 ans après son indépendance l’idéologie du socialisme scientifique comme cheval de bataille pour son dévéloppement.
Dans cette quête idéologique, il y avait eu quand même des personnalités, même si d’autres ici ne le reconnaîtront pas, des hommes et femmes qui s’etaient battus pour le bien de ce pays.
Marien Ngouabi à ce titre fait partie de cette lignée comme l’avaient été Sankara, Kwamé ou Lumumba, etc.
Il y a eu aussi des hommes que je qualifierai d’apolitique sinon des techniciens de talon comme André Milongo qui ont montré que le Congo pouvait vivre éfficacement avec les moyens à sa disposition. Que le Dieu de nos ancêtres soit avec eux . Yâ Milos restera une fierté pour ce pays.
A ces hommes Congolais, il ya eu aussi des opposants comme le Koumbi de Total. Oui! Bernard Kolelas, le fameux opposant eternel que certains prient chaque soir pourqu’il revienne rescuciter une certaine opposition en grande perte de vitesse d’audience, de responsabilité et de credibilité. Cette opposition des Ndzon qui qualifie une partie du Congo de forêt (discours lors de la campagne présidentielle 2009). Et vôtre responsabilité à vous monsieur Ndzon si une partie du Congo est une forêt ?
L’homme Kolela pour moi avait trahi un idéal, trahi un peuple entier du nord au sud mais surtout une région (son fourgon electoral) toute entière. Avec son manque d’intelligence et surtout son hypertropisme pour le fétiches, il a légué son amnesie politique à un autre batonnier de la mort, un boucher qui dit-on des sources de Brazzaville s’est convertit sans payer le prix de son aventure guèrriere dans le Pool à la démocratie. Oui ! Monsieur Toumi, vous ne meriterez pas une investiture démocratique parce que les chacals de l’histoire ne vous le pardonneront pas.
Revenons sur Kolélas pour dire que cet opposant qui dans les années 70 s’était revelé malade de troubles mentaux et à qui une grande partie des laly’s avaient signé une alliance de l’absurdité est mort sans laisser aucun héritage : ni politique, ni économique digne de ce nom.
Il a quand même laissé un héritage ministeriel qui a trahi profondément certaines qualités qui ont fait l’homme (courage idéologique par exemple) même si je n’apprecie pas personnellement ses alliances contre-nature, son audace à tourner le dos à ses partenaires à la première heure venue comme quelqu’un qui tombe des nues.
La suite à ce stéréotype politique est logique, puisque ce qui comptait, ce n’était pas le peuple mais la famille. Finalement, le peuple ce n’était pas son talon d’ Achille. Kolelas avait trahi le peuple au grand jour.
Cet homme qualifié de Moïse, ce Moïse de Total qui ne connaissait même pas l’alaha(lois spirituelles juives) a trahi les siens comme la dixième partition de l’opera de la mort.
Mais enfin, qu’est ce que Kolelas? Un Tchadik (un Juste en hebreux), pas du tout. Moïse était un Tachdik mais pas Kolelas.
Pourquoi alors avoir planifié la destruction d’une région entière pour des raisons d’égo et quelques heures avant que le croquement de la mort ne l’emporta comme le disait Brassens, reconnu que ce qui comptait pour lui ce n’était pas le peuple mais ses enfants? Quel héritage laisse-t-il à l’opposition Congolaise… Fils = ministre et fille = cadre à la SNPC.
L’opposition politique au Congo n’a jamais representé le peuple à cause de ses égoïsmes outranciers, ses incapacités idéologiques à reformer toute la philosophie du groupe, son manque de cohérence, son manque de projet politique digne de ce nom, projet, capable de susciter un vent d’espoir dans le pays tout entier en passant de Betou à Mbanzadounga, D’Eniongo à Tschinguindi, d’Abondzi à Diosso ou d’Opokagnè à Indo.
Il en est de même de la situation au Togo. Là, aussi nous avons un opposant politique historique qui pendant des années, s’est érigé en grand barrage contre le pouvoir exécrable des Eyadema.
Le peuple lui a toujours cru malgré le bourrage des urnes par un pouvoir aux abois lors des dernières élections qui n’ont eu de soutien qu’en France.
Cet opposant Gilchrist Olympio, sinon une partie de son parti vient d’integrer un certain gouvernement d’Union nationale au Togo. Un gouvernement où son parti s’est s’eclaté au grand jour avec les Fabre et autres frères qui ont dit merde !
L’aile Olympio bénéficiera comme trophée de la haute trahison dans le gouvernement d’Union nationale de plus de 7 postes ministeriels dont celui stratégique des affaires étrangères. Il ne reste à lui Monsieur Olympio de designer son fils comme futur heritier de la dynastie.
Comment arriver là ? A quelques heures d’encablure de la mort, monsieur Olympio monnaie sa dignité, son historique à un pouvoir qu’il sait n’est pas de la volonté du peuple. Alors là, la question que je poserai à tout le monde est celle-ci : A quoi servent les oppositions Africaines ?
Les oppositions Africaines n’ont de leçons à donner aux pouvoirs en place. Ils sont là pour aller à la mangeoire. Il faut laisser pisser le mouton et surtout arretez de mentir les peuples.
Une autre voie, oui il y en a et nous en parlerons dans un prochain courrier.
tant pis pour le peuple
tant pis pour les damnés de la terre
tant pis pour les naïfs,
nous voulons ce que nous voulons.
Désiré Dekou
Microbiologiste