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La pieuvre tunisienne et ses conséquences dans le monde
Cette révolution de la rue qui a commencé en Tunisie en décembre aux alentours du 15/16 décembre 2010, n’a pas finit de faire des victimes.
Bien malin, celui qui nous dira où elle va s’arrêter.
Elle se manifeste aujourd’hui comme une pieuvre.
Cette bête des océans aux longs bras qui avale tout sur son passage.
Après la Tunisie l’Egypte aujourd’hui, c’est la Libye.
Demain à qui le tour ? S’arrêtera t-elle seulement dans les pays arabo-musulmans ou alors pourra-t-elle envoyer ses longs bras au-delà de ses océans ?
Difficile aujourd’hui de répondre à cette question.
Une chose au moins est sûre, c’est qu’elle donne des insomnies non seulement aux dictateurs tropicaux mais aussi à ces régimes que l’on appelle les démocraties, mais qui n’ont pas su répondre aux attentes de leurs concitoyens. Désormais en dormant, notamment dans les pays tropicaux ; ces dictateurs, ont un œil ouvert vers leurs immenses fenêtres de leurs immenses résidences et une oreille tendue pour essayer de capter, pour ne pas être surpris, les éventuels bruits venant de la rue pour crier par exemple dehors…, dehors Ali Bongo, dehors, Moungabé, dehors Dos Santos, dehors Sassou…. que savons-nous encore !
Tous ces dictateurs au sud du Sahara voir en Asie. Oui nous parlons de l’Asie où se trouvent la Chine et la Corée du Nord. Parce que cette pieuvre aux longs bras pourra aussi y sévir.
Pourquoi ce qui serait permis ou encouragé en Egypte, en Libye, en Tunisie…, soit interdit dans ces eaux là, soient-elles profondes ?
Un pouvoir politique qui perdit pied sans s’en rendre compte
Mais avant de voir les conséquences à court et moyen terme de cette révolution tunisienne faisons un ZOOM sur le monde aujourd’hui.
Pourquoi une telle révolution, pourquoi maintenant, pourquoi dans les pays arabes…… ?
Le problème c’est que l’arrivée d’Internet a changé radicalement la donne en terme de rapport de forces. Ce changement que les, soit disant, experts n’ont pas su mesurer la porté à sa juste valeur. Tout simplement par ce que parmi ces experts, ou leaders rares sont ceux qui ont domestiqué cet outil extraordinaire dans son utilisation, son influence et sa capacité à éduquer et à instruire. Obama, ce génie de la politique outre atlantique fait office d’exception à cette incompétence des experts à l’ère Internet, puisqu’il doit son élection à la tête des USA en partie, grâce à cet outil.
Oui Avec l’arrivée d’Internet, alors que l’éducation ou l’enseignement public dans la plupart des pays du monde avait du mal à suivre les demandes en formation et éducative de leurs peuples, l’Internet et le haut débit ont pris le relais.
C’est ainsi que tranquillement, vaille que vaille, ces peuples ont su, via cet outil, malgré la censure (Chine et d’autres pays africains) capter les enjeux du monde, s’informer, s’éduquer, à moindre frais parfois, à la démocratie, à la justice, aux droits de l’homme….
Toutes ces choses que les hommes forts dans leur pays cachent souvent.
Ils ont eu soif, de vouloir devenir comme leurs maîtres, d’accumuler le savoir, la richesse, la notoriété, la reconnaissance…. Toutes ces choses qui rendent ou donnent la dignité à l’homme du 21ème siècle.
Face à ces nouvelles demandes de leurs peuples, les pouvoirs locaux, par incompétence, par ignorance, par cupidité, égoïsme, immoralité…, ont soit fait la sourd d’oreille, soit la mue, voir l’arrogance, en disant que nous avons toujours les pouvoirs entre nos mains, en les gérant de façon primaire, archaïque, et patrimoniale, un peu comme au 19ème siècle : temps où le monde était encore cloisonné, figé ou bougeait lentement, où il était difficile pour les peuples aspirant à la liberté de se mouvoir, de se déplacer, de voyager, un instant, en un temps record, ne serait-ce que virtuellement d’un bout à l’autre…
Ici, nous pouvons d’ailleurs vous renvoyer à un de nos articles que nous avons publié « Ethique et pouvoir », dans notre rubrique : les publications d’Etika, il y a un plus d’un an. Ici nous dénoncions déjà l’arrogance des hommes de pouvoir qui écrasent tous sur leur passage.
Ce qui arrive aujourd’hui et surtout demain, n’est que le juste retour des choses.
Rassurez vous, nous n’annonçons pas la fin du monde, ni la venue du messie. Mais tout de même ?
Comment l’homme de pouvoir, celui qui est sensé détenir et le pouvoir, et le savoir, puissants ingrédients de sa domination sur les bas peuples n’a pas su voir ses propres errements, ses propres excès ?
Ah, Nous regrettons sans doute le temps du communisme, point qu’il fût porteur de salut pour l’humain, où les deux blocs Ouest Est s’opposaient… Mais au moins il y avait match nul comme disent les footballeurs !
Les analystes en géostratégie parlaient à cette époque de l’équilibre des forces entre le bloc soviétique et le bloc occidental.
D’un côte les USA avec ses membres et de l’autre l’URSS avec ses satellites. Dans ce monde où chaque camp se nourrissait des critiques de son adversaire pour éviter ses propres excès.
Ce monde bipolaire effondré après le mur de Berlin en 1990, a engendré un autre monde. Ce dernier en ce jour de 1990 où l’on croyant enfin porteur de bonheur et de prospérité pour tous, nous a donné que l’illusion. Quel désenchantement !
Du monde bipolaire ou monde multipolaire avec plusieurs maîtres possibles discutant le leadership, le tout encerclé par un libéralisme économique suicidaire et son cortège de souffrances, on passe du monde de la « responsabilité » à celui de l’irresponsabilité, de l’immoralité, de l’injustice insoutenable (cf. notre article sur le bilan des indépendances africaines : 50 après, où nous dénoncions les injustices insoutenables au sud du Sahara, notamment des les pays pétroliers d’Afrique Centrale, parmi lesquels le Congo Brazzaville), de la cupidité, du mensonge en haut lieu, dans des palais soit disant de la république, y compris en France aux USA…
Souvenons nous de la création de l’Union de la méditerranée où Moubarack Hosni, l’ami d’hier fût nommé vice président ?
Souvenons nous de l’accueil en fanfare de l’ami Kadhafi sous une luxueuse tente à l’Elysée….
Cela avait coûté le poste de Secrétaire d’Etat aux droits de l’homme à Rama Yade, pour avoir critiqué la réception en grande pompe de l’ami Kadhafi, bien qu’il ait pu participer à l’assassinat des compatriotes….
Ah, nous avons oublié de dire que les pays n’avaient jamais d’amis, mais que des intérêts à sauvegarder….C’est ce que l’on appelle la real politic, en anglais, s’il vous plait.
Avec Internet, l’endettement colossal de la plupart des pays du monde, endettement du à la corruption, au vol, à la cupidité… à l’exception de quelques uns, les pouvoirs politiques locaux, aujourd’hui, ces derniers n’ont plus de ressources à donner, à distribuer. Ce qui faisait leur puissance. Le peu qu’ils avaient, était déjà placé dans des comptes à l’étranger et dans des paradis fiscaux. Ce qui est normal à leurs yeux.
Comment voulez vous qu’il eût été autrement ?
Puisqu’ils sont venus au pouvoir dans des conditions douteuses, et ils s’y sont maintenus en trafiquant les résultats dans les où il ya vait élection, ils devaient mettre à l’abri ce pour lequel ils se sont battus : l’argent du peuple. Et tout cela au vu et au su de l’ami en occident. Ici, on pourrait accuser ce dernier pour complicité de crime contre peuple en danger on non assistance à peuple en danger.
Ah les banques occidentales, il faut bien qu’elles gagnent aussi un peu dans cette tune amassée par ce monde politico-économico-mafieux : entre certaines "élites" du nord et certaines du Sud
Mais le problème c’est qu’ils ont oublié que les pays n’ont jamais d’amis, mais que des intérêts.
Comme ces dictateurs sont devenus très toxiques, il faut se débarrasser de leurs produits toxiques en faisant par exemple bloquer leurs gigantesques et nombreux comptes bancaires à l’étranger, alors que hier ils étaient choyés, caressés, dorlotés, traités à tous les égards, comme des Dieux sur terre, Des DIEUX VIVANTS au mépris des droits, à la vie, à un peu de dignité... des peuples pour lesquels ils étaient les soit disant représentants.
Demandez à Moubarack et à Ben Ali, comment ils étaient traités et comment ils ont amassé ces fortunes et où ils les ont gardées ?
Michelle Alliot Marie, alias MAM, pourra peut être vous donner un petit commentaire à ce propos, elle qui voyageait en Tunisie et qui faisait aussi…. en l’absence de Ben Ali donné pour mort après son attaque cardiaque.
AHHH, Il y a quand même, une justice sur cette terre. Pas forcement celle qui vient du ciel.
Vous ne saviez pas que terre et ciel communiaient pour le bien des opprimés et des sans voix et sans toit ?
ET DEMAIN ?
A notre humble avis la pieuvre n’a pas fini de tendre ses longs bras pour attraper d’autres victimes.
Il n’y a pas que les dictateurs tropicaux qui doivent à moitié dormir, les démocraties occidentales ne sont pas à l’abri.
S’agissant des dictateurs, il y a deux choses qui peuvent arriver.
Soit ils anticipent des changements à la hauteur des demandes de leur peuple respectif : besoin de se soigner, de s’éduquer, de se loger, de se s’habiller et d’exprimer un peu leur opinion sur le choix de leurs propres dirigeants correctement.
Ils pourront ainsi éviter la main violente de cette pieuvre. D’ailleurs les peuples dans ces pays n’ont jamais eu des exigences outrancières. Ils ne demandent pas à manger du caviar, ni à boire du champagne, voir à se loger dans des châteaux. Ils demandent simplement le minimum vital et digne.
Quelques Chefs d’Etat l’avaient bien compris, y compris par exemple Kadhafi. Puisqu’il avait réussi à donner à manger à son peuple et même à celui de ses voisins à qui il donnait du travail, bien que restant l’un des plus grands dictateurs de ces 40 dernières années.
Il va tomber par sa proximité avec cette pieuvre (effet de mode sans doute) ou/et par plus de 40 ans de règne sans partage. C’est l’usure du pouvoir ?
Ce qui est différent des cas tunisien et égyptien. Là bas, ce furent des chefs prédateurs et kleptocrates, des bandes mafieuses à la tête des fortunes immenses les partageant avec leur famille, amis et proches, pendant que le peuple croupissait sous une misère insupportable, et ceci, hélas sous les yeux très intéressés de l’occident. Moubarack environs 70 milliards de dollar qu’il aurait détourné. Et Ben Ali avec son camp Traboulsi n’est pas en reste. C’était soit disant le prix que les peuples de ces pays devaient payer.
C’était ça ou l’islamisme soit disant !
L’Egypte, l’Algérie, la Tunisie dans une moindre mesure,… furent vus par l’occident à tort ou à raison, pendant ces dictateurs comme des remparts contre l’islamisme au Maghreb.
Soit alors, ces les autres dictateurs croyant toujours à leur force indéfectible sans anticiper l’arrivée de la pieuvre et sans organiser de façon responsable leur succession comme des bons pères de famille,… alors là, la pieuvre risque de les manger tout cru comme elle l’a fait pour ses premières victimes.
S’agissant ensuite des démocraties occidentales et des pays émergents on pourra d’ores et déjà, poser la question suivante à qui profite le crime USA, Europe, Chine, Inde, Brésil… ?
Ici, plusieurs hypothèses sont à envisager.
D’abord la capacité pour ces pays à résister à la pieuvre venue de Tunisie, dépend de leur capacité à gérer leur propre pieuvre. Autrement dit, plus ces états seront forts et justes dans la gestion de leur espace politique, géographique et économique, plus ils anticiperont les conséquences de cette pieuvre.
Plus, ils seront justes vis-à-vis de ces peuples aujourd’hui un peu déboussolés, plus ils éloigneront à tort ou à raison les craintes de l’islamisme qui pourra éventuellement prendre les places laissées vacantes par les dictateurs.
Mais il est sans doute trop tôt de tirer des enseignements puisque la liste des noms des pays victimes de la pieuvre mangeuse de dictature pourra encore s’allonger.
Dans le cas où malheureusement aucune anticipation n’est faite nulle part ailleurs dans le reste du monde, nous pourrons assister à l’avènement de l’hyper empire, prélude de l’hyper conflit.
Ces dangers qui guettent le monde, et si bien décrits par Jacques Attali dans SA BREVE HISTOIRE DE L’AVENIR. Il livre à lire absolument. Et ça, sera une autre histoire.
Pour un monde plus juste et plus humain.
Michel Okemba-Ongouya
Gérant/Associe du Cabinet Etika Consulting
Administrateur du site www.ethique-et-affaire.com
e la bi-nationalité à la mi-nationalité : Quel gâchis pour la France et l’Afrique !
Pourquoi parler de gâchis ?
C’est quoi la bi- nationalité ou double nationalité ?
Est-ce qu’un national, pur produit de son pays, peut en être déloyal ?
Quelles sont les valeurs portées par les bi nationaux et quelles sont leurs motivations ?
C’est de fait la mi nationalité ?
Ou alors le déni de nationalité ?
Telles sont les problématiques que nous pose cette thématique de la bi nationalité vécue en France comme en Afrique par ces franco-africains ou ces franco, originaires d’ailleurs
C’est une thématique oh combien délicate à saisir et à e, parler. Elle est sujette à des interprétations plus ou moins objectives et plus ou moins démagogiques, surtout dans le cadre de la mondialisation, bien que réglée ou encadrée par les conventions internationales bilatérales ou multilatérales.
La mondialisation des économies, et des vies, caractérisée par l’ouverture des frontières, la concurrence impitoyable entre les Nations, malgré la vraie/fausse solidarité internationale, la circulation des hommes et des biens, le tout couronné par une accélération des échanges financiers et de marchandises, bouleversent, les conceptions classiques des institutions centenaires voir millénaires comme l’Etat, la Nation et l’identité nationale.
En effet, historiquement, les Nations (cf. sa définition selon Renan), autrefois, cloisonnées, fermées, avaient un territoire, une langue, une culture et des valeurs communes.
Un peuple se réclamait d’une Nation, quant il se reconnaissait dans ces attributs là.
Aujourd’hui, force est de constater, que la mondialisation et ses opportunités économiques, sociales, intellectuelles, culturelles…, qu’elle offre aux Nations, Peuples et aux Citoyens du monde à quelques exceptions près, nous poussent à revisiter ces notions.
Certes, jadis existaient déjà des échanges et l’immigration des hommes à travers le monde. A ce propos on peut citer la célèbre route de la soie reliant l’occident actuel et l’extrême orient en passant pas les Indes. Mais ces échanges ne bénéficiaient pas des nouveaux moyens de transports, de télécommunication et surtout de L’Internet, que nous, citoyens du monde, bénéficions, aujourd’hui.
Il fallait des jours, voir des semaines pour relier les continents et les différents peuples. Et les moyens de télécommunications quasi inexistants. Aujourd’hui, en quelque heures, on se mu d’un contient à un autre, on voyage sans se déplacer, avec les progrès des nouvelles technos…..On est tous aujourd’hui à des degrés divers, des consommateurs de produits et services du monde (made in world). Des français qui consomment chinois, des chinois qui consomment la tour Eiffel, les canadiens qui consomment du Bob Marley… On est devenu tous des voisins, des compatriotes, des co-touristes à vagabonder physiquement dans les grandes allées du monde, ou virtuellement sur le Web, comme jamais auparavant.
Et les rares hommes qui osent encore parler de ces institutions avec un décalage par rapport à la réalité de ce monde ainsi décrit, et au bout, un mensonge grossier, sont, paradoxalement, des hommes de pouvoirs, des hommes politiques en Europe et en France et dans d’autres continents, des hommes qui sont sensés être des visionnaires, des éclaireurs…
Et si quelques citoyens à travers le monde revendiquent avec fierté ou zèle, leur appartenance à telle ou telle Nation, en cultivant la xénophobie, voir le racisme, c’est parce qu’ils sont mal nourris, mal informés par ces hommes de pouvoirs et hommes politiques, tout au moins une partie d’entre eux. Et le triste exemple de la Norvège avec cette tuerie est là pour le démontrer. L’extrême droite, là-bas à tuer.
Récemment, pour le cas français, on a assisté à une tentative de remise en cause de la bi nationalité, où un projet de loi faisant suite à une mission parlementaire conduite par Claude Goasguen : député UMP de Paris, a failli être adopté, pour demander aux citoyens étrangers de choisir, après leur naturalisation, soit la France, comme patrie soit leur pays d’origine. Dieu merci, le projet n’est pas passé.
II : Pourquoi la bi-nationalité est-elle un gâchis en France et en Afrique ?
La bi nationalité est le fait de posséder contemporainement deux nationalités selon wikipedia. La bi nationalité en théorie est souvent considérée comme un avantage, voire comme un privilège contraire au principe d'égalité des droits, ou comme un désavantage (impôts, services militaires...).
Certains États l'interdisent expressément comme la RDC, dans l’article 10 de sa constitution et peuvent déchoir un double national de la nationalité concernée.
D'autres se contentent de ne pas reconnaître la deuxième nationalité. D'autres enfin l'autorisent pleinement et simplement. Certains ne l'interdisent que pour l'exercice de certains mandats politiques ou fonctions publiques.
Quand on observe les motivations de ces bi nationaux, on peut dégager trois types de motivations générales. Il y a des motivations d’ordre économiques. Ici, c’est le choix de vouloir évoluer dans un environnement sécurisant en terme d’emplois, de santé, de formation, d’éducation et d’avenir.
Deuxième motivation, c’est l’amour simplement du pays que l’on choisit d’en faire une deuxième patrie, après un séjour suite à un voyage, ou tout autre motif.
Troisième motivation, c’est suite à un mariage. Pour avoir une sécurité administrative, condition de la pérennisation de la cellule familiale à construire, on choisit d’adopter la nationalité de son conjoint.
Tout ceux-ci font de ces naturalisés, de nouveaux consommateurs, et de nouveaux producteurs, brefs, de potentiels créateurs de richesses pour le pays d’accueil.
Ces naturalisés, par amour du pays et par mariage (pas de mariage blanc) font souvent preuve, d’une grande ouverture d’esprit, d’une grande tolérance et ont une autre approche du monde. Ils se disent presque avant tout citoyen du monde dans leur démarche, leur rêve et leur conception de l’avenir du monde qui est souvent opposée avec la conception archaïque de la Nation faite par certaines les élites françaises et certaines élites européennes.
Pour ces élites, les détenteurs de cette qualité : les binationaux ne sont pas toujours les citoyens dignes de confiance à tort ou à raison.
Parce que les citoyens purs jus, du terroir sont les champions de la loyauté envers la chère Patrie ?
Ce qui vient de se passer en Norvège avec l’assassinat par un indigne fils du pays, de ses propres compatriotes, environ 76 morts est l’illustration parfaite que le natif du terroir, n’est pas toujours loyal ou patriote à l’endroit de sa chère patrie. Même si cela reste l’exception.
Le gâchis français de la bi nationalité.
D’abord du côté des élites politiques françaises, encore que des nuances doivent être soulevées, selon qu’il s’agisse du front national, de la droite classique, du Ps ou de l’extrême gauche.
Pour le front national, les binationaux seraient des traîtres malgré leur loyauté à la république. Le projet politique est purement et simplement d’interdire la double nationalité et revenir au droit de la nationalité par sa lignée, droit du sang et non droit du sol.
Pour le Front, les étrangers doivent, dans des rares cas de naturalisations qui leur sont réservés, choisir la France pour la servir avec zèle et fierté. Discours qui est depuis repris par la droite classique. Car avec son projet avorté la majorité actuelle risquait de réserver un traitement indigne à une partie des citoyens ; installés depuis des lustres dans ce pays et désirant s’y sentir bien, pour diverses raisons et en en faisant sa deuxième patrie. Imaginez que ce projet de loi exista depuis longtemps, il n'y aurait jamais eu des Noah, de Zidane, de Platini, de Tsonga, des Vieras, des Evra... nos champions qui font la rénommée de la France dans le monde. Quel gachis ! Gachis il n'y en a eu. Encore qu'il faut faire une diffrénce entre un franco-européen et franco-africain. Si les premiers ont été bien accueili,les seconds ' ont été un peu moins.
Et l'exemple de Cheick Modibo Diarra, le célébre astro-physicien d'origine afro-américaine qui est d'abord passé par l'école française, avec son réfus d'intéger les étrangers du sud du Sahara, avant que les Améiques lui tendent les bras, est tout à fait illustratif de ce état de chose en France. Lui originaire de Kayes, cette région pauvre du Mali est devenu le seul noir à aller dans l'espace , grace à l'hospitalité américaine. En France aurait-il eu le même destin ? Nous en doutons fort.
Et les déclarations récentes, de Mr le Premier Ministre Mr Fillon, Premier Ministre de France, jadis pays des lumières, déclarations faites, de surcroît à l’étranger, comme s’il voulait envoyer un message fort, sur Eva Joly, franco-norvegienne, candidate Europe-Ecologie les verts, ne sont pas de nature à rassurer les binationaux dans leur conquête, quête et amour de la France. Même si les propos de Madame Joly étaient malvenus au moment où la France pleurait ses morts tombés au champ de bataille en Afghanistan.
Quant à la gauche, ses différentes expériences gouvernementales, récentes sous Jospin, ou encore plus lointaines sous Mitterrand, ne l’ont pas montré en phase avec l’immense désire des binationaux de jouer à plein temps et à part entière leur rôle de citoyen de la république.
Bien au contraire, ces derniers, ce sont contentés de strapontins, quand ils n’étaient pas carrément exclus des circuits officiels des centres de décisions et de pouvoirs, dans les organes de décisions des parti politiques du Ps comme du PC et dans certains cercles de pouvoirs économiques. C’est vrai quelques timides progrès sont faits depuis les émeutes en France de 2005, même si Arnaud Mondebourg, dans sa conquête du pouvoir, c'est toujours comme cela que les brillants esprits, par leur soif du pouvoir finissent par travestir leur pensée, prône dans une espéce de théorie anachronique face au temps, à notre temps, la demondialisation.
Dans tous les cas, la gauche, surtout celle qui a souvent accedé au povoir, et la droite gaulliste ont sans doute manqué de vision, d’ambitions et d’anticipation, pour voir dans ses français binationaux, des compatriotes et des ambassadeurs de la France dans leur pays d’origine dans le cas, où par exemple, ils auraient été mis en situation de négoc
er un marché pour le compte de la France. Cela pourra faire la différence, dans ce contexte de concurrence acharnée entre les Nations, au moment même où l’Afrique francophone est envahie par les produits et les services des pays émergents avec en tête, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et le Brésil.
Pour les entreprises publiques ou privées, nous pouvons citer notre propre exemple où après avoir été embauché dans une grande entreprise stratégique à dimension européenne,que nous ne citerons pas le nom, vous comprendrez..., nous avons été gentiment licencié avant même la fin du CDD. La vraie raison, c’est que nous n’étions pas habileté secret défense. C’est-à-dire que pour des critères que nous ignorions, nous n’étions pas digne de confiance pour pouvoir travailler dans une entreprise hautement stratégique pour la Nation, puisqu’elle travaillait en lien étroit avec la Défense Nationale.
Les exemples comme le nôtre sont courant tant dans la haute fonction publique que dans les grandes entreprises privées ou publiques françaises. Demandez à quelques binationaux qui ont travaillé ou travaillent avec les SSII. Durant les entretiens d’embauche ces dernières leur demandent souvent s’ils sont habilités secret défense ? Ils vous le diront. Ces SSII : des Sociétés de services et d’ingénierie en Informatique, en France, au temps de leur gloire : le bug 2000, l’arrivée d’Internet, la construction des réseaux d’entreprise, et qui aujourd'hui, plus généralement gèrent des systèmes d’informations dans le cadre des leurs missions, en délégation ou au forfait.
Elles gèrent des données quelque fois hautement stratégiques pour leurs clients et pour la Nation. Confier ces missions, à des compatriotes dont la loyauté à l’endroit de la Nation, serait douteuse serait, selon ces élites aux commandes de l'économie natioanle, prendre des risques pouvant être mortels et pour l’entreprise et pour la Nation. Sans que l’opinion soit explicitement mise au courant, on a pris ces dispositifs sous forme de circulaires, non diffusées, pour réduire voir empêcher l’embauche de ces binationaux dans des secteurs économiques entiers de la république et ainsi bloquer leur pro promotion et leur intégration dans la vie de la Nation et de la république.
Quel gâchis ?
Alors que, si l’on a une confiance sous contrôle, comme l’on ferait avec n’importe quel employé, en employant ces binationaux à des emplois stratégiques, dans la diplomatie, dans les négociations internationales, dans les instances dirigeantes du pays, ce dernier, du point de vu de l’image épouserait son monde : celui de la globalisation, de la diversité et de la compétitivité.
Comment conceveriez vous l’image que donnerait la France en conduisant, une forte délégation représentant X, une entreprise française allant négocier le renouvellement d’une de ses concessions dans un pays en Afrique, pour continuer à extraire dans son sous sol la précieuse matière première : ce fameux uranium qui sert pour la fabrication des centrales nucléaires de nouvelles générations, si dans cette délégation il n’y a aucun franco-africain ?
Alors que son challenger, une entreprise Y qui veut prendre sa place, est canadienne et que dans sa délégation, il y une dizaine de personnes, dont au moins 2 franco-africains, qui après avoir séjourné sans trop de succès quant à leur intégration en France ont migré au Canada. Ce n'est pas une vu de l'esprit, mais un cas qui s'est déjà produit.
C’est vrai, que timidement certaines entreprises ont compris le jeu, comme Areva, qui depuis a embauché une ancienne figure de SOS Racisme Fodé Sylla franco-sénégalais, comme chargé de mission, pour précisément embaucher, des jeunes talents issus de l’immigration, pour moderniser l’image de l’entreprise. Encore qu'ici, on a pas la suite de cette stratégie, pour en parler dans les détails. On espére que cela n'a pas simplement une opération de com.
Si ces jeunes, dans l'hypothèse où ils ont été effectivement embauchés chez Areva, après leurs parcours ont la chance de conduire une mission de négociation avec le Niger, il est fort à parier, que l’image et de l’entreprise et de la France s’en sortiront grandies.
Mais le cas d’Areva reste une exception.
S’il en est ainsi du côté de la France qu’en est-il du côté de l’Afrique ?
L’Afrique dont il s’agit ici, c’est celle où la France a déjà une longue histoire, linguistique, culturelle, sociale et économique commune avec elle. C’est l’Afrique francophone, anciennes colonies de la « maison mère », pour être plus affectueux avec note cher pays.
Le gâchis africain de la bi nationalité.
Et là-bas, ce n’est pas mieux.
Le bi national, à quelques rares exceptions, n’est pas le bienvenu. Ce dernier qui au départ étudiant, salarié, homme politique, fonctionnaire de son Etat a préféré le quitter, souvent par nécessité, par raison, par opportunisme voir par amour, est vu, implicitement comme un traître. Pourtant, certains pays, comme la république du Congo admettent, la double nationalité. Ici, l’autorisation de disposer de cette qualité à un citoyen n’est pas reconnaissance de sa double qualité de congolais et de français ?
Quant nous parlons de reconnaissance, c’est reconnaître ce franco-africain comme un citoyen à part entière, avec la possibilité pour lui de séjourner librement, dans son pays d’origine d’y concourir à des marchés publics si son projet réponds aux conditions du codes de marchés publics en place…. De ne pas être traité, implicitement comme un étranger.
Car, étant redevable vis-à-vis de son pays d’origine, pour les plus fortunés, il a cœur de rendre la pièce de la monnaie.
C’est vrai, que les opinions politiques, des divergences idéologiques, des conflits de famille, ou simplement des complexes de l’africain rentrée au pays vis-à-vis de celui qui est resté en Europe, en Amérique, ou inversement, peuvent à certains égards, être des vrais prétextes soulevés par ces élites en place, hélas un peu corrompues, voir plus, arc-boutées sur leurs privilèges et refusant le changement.
Ce sont quelque fois, des anciens collègues, avec lesquels vous avez étudié en Europe, en Amérique… des amis avec lesquels vous avez fêté des anniversaires, des mariages, des parents, qui ne veulent pas céder leur place d’aîné, de chef de tribu, et d’irremplaçable, osent-ils imaginer, autour duquel gravitent tous les miséreux de leurs basses cours et de leur famille, en fin ce qui en reste.
Ces doubles nationaux en France, comme en Afrique, qui auraient du être par leur richesse acquises dans les deux mondes, être les ambassadeurs des deux peuples, des deux intérêts, des deux causes, des deux opportunités, sont de fait vus des deux côtés comme des potentiels traîtres, avec lesquels, il ne faut pas confier des responsabilité étatiques, économiques, commerciales et internationales dans la bataille de la mondialisation et de la concurrence impitoyable entre les Nations et les peuples. Alors qu’ils ont les armes pour mieux l’appréhender et la décrypter.
Des binationaux, on se retrouve avec des mi-nationaux. Ce sont des citoyens où dans chaque côté de la méditerranéen, on retire ou on dénie une partie, une moitié de leur nationalité alors que leur choix de départ était précisément d’en avoir le double, voir le triple…
Quel gâchis !
Alors que dans le Maghreb, là-bas, il y a vraiment du mieux pour les binationaux rejetés par la France et qui y trouvent, des conditions d’accueils très intéressants, pourvus qu’ils aient des projets, de l’ambition et de l’argent.
Oui, là-bas, notamment en Algérie, il y a maintenant des services entiers dédiés, à l’accueil et à l’installation des fils du pays qui veulent lui restituer ceux dont ils lui sont infiniment redevables, en y créant des entreprises, des emplois et donc de la richesse.
C’est le fameux modèle économique qui a construit le miracle économique et d’Israël et de la Chine. Une économie où la diaspora après avoir été formée dans des meilleures écoles en occident, notamment Amérique et y avoir travaillé est allée essaimer ses savoirs et ses compétences dans leur pays d’origine respectif.
Allez demander à une élite africaine (Afrique francophone) notamment celle de l’Afrique centrale que nous connaissons le mieux, elle vous dira rien sur sa stratégie de mobiliser les savoirs et les compétences de sa diaspora, pour palier à une éventuelle fuite des investissements étrangers, dans son pays, ou aux mauvais contrats, quelquefois mal signés avec ces derniers, car ne répondant pas aux attentes du pays.
Ici, deux nuances doivent néanmoins être faites.
La première est que les franco-maliens font office d’exception à ce récit noir des rapports entre les franco-africains francophones et leur pays d’origine.
Là-bas, la masse monétaire transférée chaque année à destination du Mali, en provenance des pays d’Europe, et d’Amérique d’où sont installés ces maliens d’origine, est plus importante que l’APD : l’aide publique eu développement, versée par les pays du Nord (cf.Etudes de la banque mondiale).
La deuxième nuance est que les relations entre les franco-africains et leur pays d’origine dépendent d’un certain nombre d’autres facteurs plus ou moins importants les uns les autres.
Parmi ces facteurs, on peut citer le rang ou la classe sociale. Plus vous appartenez à la haute société dans votre pays d’origine, plus votre réseau social tissé dès le pays d’origine, est important, plus l’acquisition de la nationalité française est un passeport pour ce franco-africain, pour être bien intégré, parrainé dans un club, et faire la rencontre idoine.
Car les compétences ne suffisent toujours pas.
Ce propos est illustré, par la trajectoire politique fulgurante de Rama Yade : Ancienne Secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, dans le gouvernement de la France à l’âge de 30 ans, qui après de brillantes études à Sciences Politiques, a par son club d’élite, été présentée au moment opportun auprès de celui qui, durant la compagne présidentielle de 2007, voulait faire parler les symboles dans une France d’en haut, moins métissée et un peu hors mondialisation, notamment sur le plan de la diversité sociale, de la représentation des différentes couches sociales de sa population, et qui prenait du retard par rapport aux grands pays Nord –Américains.
Mr Barack Obama n’était pas encore président des Etats Unis d’Amérique.
Une fois intégré, ayant une expérience professionnelle, affirmée et reconnue, le Franco-africain peut-être mieux accepté chez lui, mieux accueilli ; voir même recherché.
C’est d’ailleurs l’accueil qu’avait bénéficié il y a quelques années Jean Wilfrid Tsonga, ce franco congolais, grand tennisman français, pendant son séjour au Congo, après ses exploits à Melbourne en Australie. Il fût accueilli en VIP, Par Mr le président Denis Sassou Nguesso s’il vous plait, avec presque rang de diplomate et d’ambassadeur du Congo en France ou de France au Congo.
Mais on souhaiterait que tous les fils et filles franco-quelque-chose, quand ils descendent dans leur pays d’origine, avec des projets qu’ils ont dans les bagages, aient un accueil, à défaut d’être comme celui d’un Jean Wilfrid Tsonga, au moins professionnels.
Un deuxième facteur qui est au cœur des relations entre la diaspora, et leur pays d’origine et qui les appauvri, c’est la tendance, pour certains franco-africains de se prendre pour des hommes supérieurs à ceux qui sont restés au pays. Cela a le don d’irriter les Ministres, qu’on doit ménager, les fonctionnaires, les parents, les amis. Certains, d’entre eux vivant avec un complexe d’infériorité à leur tour, malgré par ailleurs leur compétences, et leur meilleurs connaissances du terrain. Cela crée des incompréhensions, des doutes et au final un gâchis, pour la France, l’Afrique et le franco-africain en question
Il arrive que dans certains cas, on abouti tout simplement à un déni de la nationalité d’origine.
Alors que vous vouliez la double, vous voila avec la moitié, la mi nationalité pour finir avec rien : DENI de NATIONALITE. Parce que vous n’êtes reconnu nulle part ailleurs et ce, malgré, vos compétences, vos talents et surtout votre désire de citoyen, de patriotisme, afin de participer à l’aventure de la création et à celle de la pleine citoyenneté.
En conclusion.
Pour l'intérêt du plus grand nombre (les français et les africains), il faut que les élites des deux côtés de la méditérranée, profitant de l'histoire commune, maintenant très ancienne, qui lie leur pays, de leur culture partagée : la langue, un certains nombre de valeurs, prennent des initiatives, pour faire participer davantage les citoyens : ces binationaux qui ont choisi de ne pas choisir entre leur pays d'origine et leur pays d'adoption, dans les affaires interieures de leur pays respectif.
Il faut depasser ces complexes, ces replis sur soi pour constuire quelque chose de gand entre la France et l'Afrique, la France et l'Europe et enfin la France et le monde. Ainsi français de souche ou non, nous serons tous les Ambassadeurs, les VRP de ce beau pays qui est la France et de ce beau continent qui est l'Afrique : le Continent mère et le Continent de l'Avenir.
SINON, QUEL GACHIS !
Michel Okemba-Ongouya
Professeur de Management
Administrateur du Site www.ethique-et-affaire.com
Gérant/Consultant du Cabinet Etika Consulting
SOS France/Europe.
Réparer la France et l’Europe ou l’impasse nationaliste ?
Le 26 août 2010, suite à la débâcle de la droite aux élections régionales, nous avons publié une tribune sur notre site. Elle porte le titre suivant. Elections présidentielles de 2012 en France : Scénario du 22 avril à l’envers ?
Dans cette tribune, que vous pouvez toujours retrouver sur notre site www.ethique-et-affaire.com, rubrique les publications d’Etika, nous avons fait une analyse fouillée des forces politiques françaises en présence, à 19 mois des élections présidentielles.
Ensuite, nous avons envisagé plusieurs scénarios. Parmi ceux-ci, celui de ne pas voir Mr le Président Sarkozy présent au 2ème tour de cette élection présidentielle.
D’ailleurs ce mot du 21 avril à l’envers nous a été ensuite beaucoup copié, puisque suite à la publication de cette tribune, notre site avait reçu énormément de visiteurs.
A cette époque, notre propre observation donnait à Monsieur le Président sortant 20% des intentions de votes. Pas très loin d’autres sondages qui lui donnaient entre 21 et 23% des votes au premier tour.
Quelques mois plus tard, un sondage, le seul sortait et confirmait notre analyse. Ce dernier, pour la première fois, en début d’année 2011, suite à la prise de pouvoir au FN, par Marine Le Pen, plaçait Nicolas Sarkozy derrière Marine Le Pen. Elle étant créditée de 23% et Nicolas Sarkozy de 19%.
Dans ce scénario, nous incluions des candidatures, à droite de Mr Morin, de Mr, De Villepin, de Mr Bayrou (bien qu’au centre), de Mr Dupant-Aignan Nicolas et de Madame Christine Boutin.
C'était le scénario d’un émiettement des voix à droite.
Par crainte de voir ce scénario se réaliser véritablement, l’Elysée, avec un maître d’orchestre, en la personne de Patrick Buisson, ce faux journaliste, reconverti en conseiller très spécial de Nicolas Sarkozy, est monté en première ligne pour organiser la riposte, en fracassant à grands coups de marteau piqueur, les quelques digues qui séparaient encore les valeurs de la droite républicaine avec celles des droites nationaliste, xénophobe et raciste, toutes, sous le drapeau désormais de Marine.
Les conséquences de cette droitisation à outrance de l’UMP, sont la division du pays, la stigmatisation de l’islam, des étrangers, les Roms (voir le discours Mr Sarkozy de l’été 2010 à Grenoble).
Ici Guéant Claude au Ministère de l’intérieur, n’est pas en reste.
Il établit, lors de ses dérapages éhontés, pour un Ministre de la république, gardien de l’intérêt général et de la république, un lien direct entre la délinquance et l’immigration…
Une partie des députés de ce parti signe une pétition en proposant quasiment une plateforme de gouvernement avec le parti de Marine Le Pen. C’est la droite populaire composée d’une soixante de parlementaires.
Cette droitisation, qui a réussi qu’une seule fois, en terme de voix en 2007, et commencée par Nicolas Sarkozy dès 2002, en prévision de ses ambitions présidentielles, ne sera plus un succès.
Le débat initié, en France Par Mr Eric Besson, transfuge du Ps, alors Ministre de l’immigration et de l’identité nationale, va diviser le pays, même s’il libère la parole, ce venin, cette haine de l’autre, alors que le pays s’enfonce dans la crise et dans la souffrance…
Le chômage et la misère sont potentiellement à la porte de chaque français, exception faite pour quelques privilégiés (les patrons du CAC 40, les hauts fonctionnaires, les députés et les sénateurs, les chefs d’entreprise de quelques PME…).
Les licenciements s’enchaînent, les comptes sociaux explosent, comme les déficits extérieurs et l’endettement…Le pays est en quasi faillite.
Pour assurer définitivement la place du président candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle et éviter le 22 avril à l’envers, des tractations sont menées en coulisse entre l’Elysée et quelques dissidents de la droite républicaine : Borloo, Boutin, Morin de De Villepin…
Certains d’entre eux, ayant été victimes du refus des élus locaux de droite de parrainer leur candidature, avec instruction de l’Elysée, pour sauver la face, rentrent dans les rangs (Morin Borloo, et Boutin), pendant que d’autres jettent l’éponge et sont privés d’audience et de visibilité politique y compris dans les médias (cas de Dominique de Villepin).
Les sondages, dans les perspectives des élections présidentielles montrent que les premières préoccupations, mais de loin, des français, sont le chômage et le pouvoir d’achat.
L’insécurité et l’immigration n’arrivant que loin derrière en 8ème et 9ème position.
Malgré ce classement de bon sens, compte tenu des souffrances du peuple, les conseillers de l’Elysée et le Ministre de l’intérieur, pour préparer l’entrée en compagne de leur champion, dommage qu’il ne soit pas champion de la France, depuis sa prise de fonction, continuent de terrasser les dernières digues qui existent encore entre le Front national et la droite républicaine.
Histoire de siphonner à nouveau, les voix du FN et ainsi assurer la qualification du président candidat au 2ème tour.
Peu importe les dégâts innommables et gigantesques de ce discours sur le crédit et l’image de la France dans le monde.
C’est vrai que Sarkozy c’est la France. C’est lui ou le chaos. Ne l’ont-ils pas dit ?
Que l’élection de Mr Hollande aura des conséquences comme celles d’une guerre mondiale (propos de Bernard Accoyer, Président, encore pour deux mois, de notre illustre Assemblée Nationale).
Le paradoxe, est que le Front de Marine n’est pas tout à fait celui de Jean Marie. La première, jeune et dynamique, jouant aussi avec sa beauté et sa séduction, raffine son discours, cherche à dédiaboliser le FN, attirant des nouvelles personnalités (voir le cas du célèbre Avocat, marseillais, Maître Gilbert Collard), en mettant aussi un accent très appuyé sur les thématiques sociales et économiques...
Des thématiques que le candidat président a échoué lamentablement.
Alors que Jean Marie avait ses fondamentaux qui étaient l’insécurité, l’immigration, la xénophobie, voire le racisme.
L’entrée en campagne officielle du président candidat va formaliser cette droitisation à outrance, notamment lors de son discours de Villepinte. C’est un discours à contre courant des vraies préoccupations du plus grand nombre.
Ils veulent refaire les coups de 2002 et de 2007. L’UMP, in fine, fait fi des préoccupations des populations qu’elle est sensée servir. C’est une affaire de tactique politique pour garder le pouvoir coûte que coûte, en évitant de parler du bilan des 5 années passées à l’Elysée et des promesses non tenues. La crise n’expliquant pas tout cet échec sur toute la ligne en osant dire que la France résiste mieux que ses voisins.
S’il en est ainsi en France, c’est à cause de ses amortisseurs sociaux (le fameux modèle social français), conçus bien longtemps avant son arrivée au pouvoir et qu’il veut, avec son idéologie de le la finance et du libre échangisme, sans lois (tentative de casse du code du travail), précisément faire sauter.
C’est simplement cynique, immoral et malhonnête.
De fait, on assiste à une inversion des rôles où le président candidat chasse à fond sur les terres du FN, alors même que ce dernier vient sur les terres du président. Alors que ce dernier était sensé être celui qui apporterait du travail à ceux qui ont cru en lui (travailler plus, pour gagner plus, aller chercher la croissance avec le dents, l’homme des possibles…).
Le président de la rupture totale quoi, avec les maux passés de la France.
Il n’en est rien de tout cela, même quand il épouse enfin les habits d’un vrai chef d’Etat et non de clan, par exemple, lors de la tragédie de Toulouse et de Montauban.
C’est le seul moment où Marine Le Pen, ayant eu peur de se faire encore voler les voix et l’idéologie, pour la deuxième fois lors de cette campagne, sort l’artillerie lourde et classique du front national en faisant d’affreuses amalgames entre les français, nés sur les terres de France, certes de parents étrangers et les étrangers clandestins ou non qui viennent ici, en fuyant tantôt la misère, tantôt des dictatures, dans leur pays d’origine, avec la complicité de la françafrique, pour ne parler que de l’immigration en provenance de l’Afrique subsaharienne.
Toute cette stratégie concoctée par Mr Buisson et Guéant échoue, même si notre scénario du 22 avril à l’envers ne s’est pas produit.
Aujourd’hui, comme jamais, le front national atteint des sommets. Même quand Jean Mairie, Père de Marine, était présent au 2ème tour, en 2002, il n’avait pas atteint ce score.
Le drame, notamment, pour ceux du camp du candidat sortant, c’est qu’ils, ne s’émeuvent pas de ce coup de tonnerre sur la république. Coup de tonnerre non, point que le FN, version Marine soit beaucoup plus raciste que celle du géniteur.
C’est parce que le vote qui s’y est exprimé, est en majorité, celui du désespoir, de la souffrance inouïe du peuple qui, après des promesses tous azimuts, non tenues du président candidat, est allé se réfugier chez Marine qui leur parle bien, les écoute…
Un peu comme une maman essayant de donner des illusions à sa progéniture très affamée, alors qu’elle sait qu’elle n’a pas les moyens de répondre immédiatement à leur famine.
Ou encore, comme ces chrétiens du dimanche matin, sans véritable foi en Dieu et qui, se rendant massivement à l’église (l’opium du peuple selon K Marx)), y prient et s’y réfugient, pour éviter le suicide.
C’est vrai qu’une partie des 18% de l’électorat frontiste n’a rien avoir avec l’idéologie originelle du Front version père, puisque la sociologie de cet électorat est très composite, même si en majorité de ces électeurs vient de la droite classique ou tout au moins ceux qu’elle avait siphonnés à Jean Marie en 2007. A qui la faute ?
On y trouve des ouvriers syndiqués de la CGT, de la Cfdt, d’une partie des gens des gauches : ceux qui votaient au parti communiste et parti socialiste, la France rurale et agricole qui subit de plein fouet la crise agricole et la concurrence d’autres pays européens.
Leurs souffrances ont des noms : le chômage, le pouvoir d’achat, la p
rte des repères et de valeurs (faillite de le famille, de l’autorité, l’individualisme, l’irrespect…,) et l’insécurité qui, sous Zarkozy a véritablement explosé (cf. Marseille).
Si l’on fait un zoom sur la souffrance de la classe ouvrière en France, on peut y déceler dans le détail, des souffrances et de nombreuses causes de celles-ci.
D’abord des échecs personnels. Ici la société n’est pas responsable de tous les maux. Leur formation de base est maigre et ne donne pas assez de possibilités pour des évolutions dans leur carrière, même quand la loi réserve des formations tout au long de leur carrière à des travailleurs. En tous cas, rares sont ces travailleurs qui peuvent s’informer et savoir par exemple qu’ils bénéficient d’un DIF (droit individuel à la formation), d’un CIF (congés individuel de formation) tout au long de leur vie de salarié, dans une entreprise publique ou privé (20heures/année pour le DIF par exemple).
Encore que les plus informés, sur ces droits, peuvent se heurter au refus de leur employeur d’accorder ce droit. D’où des frustrations au sein de la classe ouvrière qui insuffisamment sont soutenus par les syndicats, pensent certains, à tort ou à raison.
Ces derniers s’occupant plus de leurs privilèges et de leur place, que de l’intérêt des travailleurs pour lesquels ils ont un mandat. Ce sont des travailleurs protégés, en principe contre les licenciements.
Cette classe ouvrière devient au fil des années, inadaptée. Travaillant pour élever sa famille, elle n’a pas le temps et les moyens de se perfectionner, de réorienter sa carrière, quand celle pour laquelle elle s’est orientée, au départ est en déclin.
On y trouve aussi des divorces. Quand ils sont bien menés, les victimes ne finissent pas dans la rue, mais aux mains du front national. Ce sont des frustrés de la société, ceux qui croient à tort ou à raison qu’ils ont échoué.
Certains trouvent dans l’étranger, le bouc émissaire. Alors que certains de ces étrangers, se sachant évoluer dans un milieu qu’ils pensent à tort ou à raison hostile, déploient d’efforts insurmontables, pour réussir ici, s’intégrer, suscitent, de la part de la classe ouvrière moins motivée, des jalousies, et parfois de la haine, même si d’autres étrangers peuvent, par facilité ou rejet de la société à leur endroit, se retrouver dans des réseaux informels et illégaux et ainsi gagner vaille que vaille leur vie.
Il y a aussi la montée des individualismes, valeur choisie ou imposée dans la société qui laisse quantité de personnes seules, comme de simples consommateurs sans soutien et relais social et sans ambitions.
Enfin, la classe ouvrière est aussi une classe vieillissante à l’image de la France et de l’Europe. Elle se retrouve par certains aspects de la modernité accélérée des sociétés occidentales, en décrochage avec elles.
En fait, des populations dépassées par l’accélération de l’histoire et du progrès des technologies qu’elles ont du mal à épouser le rythme et le temps.
L’Ipad, l’Ipod, l’iphone, le smart phone, facebook, tweeter…, tout cela va très vite pour elles. Toutes ces inventions venues d’autres continents. La vieille Europe puissance économique d’antan voit passer devant elle ses anciens dominés.
Ce que l’on appelait les micro sociétés qui suppléaient les carences de l’Etat disparaissent, même si le secours catholique, l’église réformée ou protestante et les restos du cœur sont encore là pour pallier en partie à leurs souffrances personnelles.
Ensuite viennent les causes étatiques des élites, notamment celles qui ont été au pouvoir depuis une douzaine d’années en France et en Europe.
Alors que le pays avait encore quelque marge de manœuvre, en connaissant de la croissance. La sacralisation de l’économie de marché, avec la concurrence entre les Nations, les travailleurs, les familles, la mondialisation mal maîtrisée, sont des maux qui ont laissé des peuples d’Europe et de France sans véritable protection et défense.
Ici, il n’est point question de dire que l’Europe et la mondialisation sont responsables de manière exclusive des maux du peuple d’Europe et de France.
C’est l’incapacité de ses élites de ne pas avoir su anticiper les changements dans les économies européennes confrontées à la mondialisation, d’y mettre de la régulation, de la justice et de l’humanisme. L’homme partout dans le monde devient un outil, un objet, un consommateur…
Il n’est plus considéré comme un être vivant, un sujet de droits et une âme avec du cœur et de l’amour à partager et à recevoir. Soit qu’il produit, consomme et survit. Soit qu’il ne produit pas ou plus et est délaissé et envoyé précipitamment au suicide et à la mort, alors que le monde n’a jamais été aussi riche, matériellement au moins.
La crise de 2008 a donné une occasion unique de réguler cette mondialisation folle, notamment au Président sortant, quand il présidait le G20. Mais encore une nouvelle fois, il est resté au stade des beaux discours, comme celui de Toulon, qui n’a pas eu de réelle portée sur les dégâts de cette mondialisation et de la voracité de la finance des marchés sans limites.
Le beau projet européen des pères fondateurs, qui reste un atout maître pour sauver l’Europe face à son déclin et son déclassement, et la montée des pays émergents, est escamoté par ces mêmes élites, notamment celles de la droite et de l’extrême droite.
Quand on a fait cette radioscopie de l’électorat du front National, version Marine en France après le premier tour de l’élection présidentielle, on voit que l’immigration n’est plus au cœur des préoccupations des français.
Elle reste certes un problème à régler, à maîtriser dans ses aspects les plus négatifs, face aux valeurs de la république et à ce qui fonde le vivre ensemble : le nouveau contrat social français et européen.
L’immigration est remplacée, de fait, par la peur de mondialisation mal maîtrisée et du déclassement de la France, même si les purs durs du Front national, peuvent penser à la déchéance de la civilisation européenne. Discours repris, à visage presque voilé, par une partie de l’UMP, dont le Président sortant est le parfait VRP.
Les élites européennes vendent la mondialisation comme un véritable danger pour la France y compris celle intra communautaire. D’où le rejet de l’Europe y compris, encore aujourd’hui par le président sortant, vilipendant, les traités qu’il a lui-même signés et vendus aux français comme un VRP (cf. Traité de Lisbonne).
C’est ce qui explique que Marine Le Pen, aujourd’hui, agrège les électorats divers et variés depuis son terreau, jusqu’au parti communiste, le parti socialiste, en passant par les centres et la droite républicaine.
Nous parlons des électeurs du FN, version Marine et non des adhérents qui eux, moins nombreux, adhérent d’abord à l’idéologie fondamentale de l’extrême droite qui est celle de la xénophobie et le racisme.
Face au danger nationaliste, aussi grave que l’attaque présumée des marchés par les terroristes financiers, ces spéculateurs des dettes souveraines, qui attaquent la souveraineté des Etats (qui mériteraient que leurs faits soient qualifiés de crimes contre l’humanité), après l’élection présidentielle, préludes à une Europe qui peut à nouveau connaître les tensions sociales extrêmes, quel est l’homme de la situation ?
Quelles sont les politiques qui sont à même de contrer avec beaucoup d’habilité et d’espoir ces dangers ?
Vous, en tant que citoyen, dans votre vie personnelle, êtes vous sûr que, lorsque vous avez des problèmes cruciaux dans votre existence, la solution qu’il convient d’adopter, est celle de se renfermer sur soi, au bien au contraire, celle de demander de l’aide, de continuer à se nourrir à la table commune ?
A notre humble avis, la solution n’est pas dans le nationalisme ou la xénophobie, ni même dans le repli identitaire. L’identité nationale française, c’est quoi aujourd’hui ?
Le christianisme, pour un pays où la constitution consacre le caractère laïc de sa république ?
Rejeter sans discernement la mondialisation, au moment même où le géni créateur de la France se vend mieux, ailleurs dans le monde que dans le pays, est tout simplement improductif économiquement.
Nous voulons parler de ces vins de Bordeaux, de ces Champagnes, de ces Airbus, de Total… toutes ces entreprises qui se portent mieux grâce à la mondialisation.
Nous voulons aussi parler de ces merveilles venues d’ailleurs comme l’Iphone, l’Ipad, l’Ipod, facebook qui agrémentent le vie d’une partie de l’électorat du Front National, notamment auprès de certains d’entre eux qui ont su épouser cette ère nouvelle du monde.
L’autre jour, le soir de l’élection présidentielle, on voyait comment Marine Le Pen, jubilait, via son Iphone, pour avoir devancé Mélenchon Jean Luc à l’élection présidentielle. Mais l’outil dont elle a dompté ce soir là, vient d’ailleurs, de l’étranger.
Oui la solution au drame que vivent la France et l’Europe est dans l’ouverture, dans la concertation avec les autres invités de la table monde, pour qu’ensemble, on trouve des solutions communes à nos problèmes qui, tout compte fait, sont les mêmes.
Et Monsieur Sarkozy, chantre du libéralisme et nouvel adhérant à l’idéologie de la droite extrême, pour des raisons d’opportunité politique, n’est pas l’homme qu’il faut pour incarner ce grand dessein pour la France et l’Europe. Il a eu son tour. Il n’a pas réussi. Il a échoué. La crise n’est qu’une échappatoire.
Hollande doit parler aux électeurs du front National, tout au moins, à une frange importante d’entre eux qui vient de la gauche populaire et ouvrière qui n’est pas du tout raciste et xénophobe, mais simplement victime du libéralisme destructeur et de la mondialisation mal régulée.
Hollande, François de son prénom, a les capacités, la sagacité et le talent pour devenir ce leader, qui doit donner une perspective, sans donner trop d’illusions, donner d’espoir sans enfumer le peuple déjà trop meurtri par 5 années du Sarkozysme, rassembler la France largement au-delà de la gauche aujourd’hui et demain l’Europe, pour une nouvelle Europe dynamique, confiante en elle et ouverte au Monde.
Le repli de la France et/ou de l’Europe, sera mortel, c'est-à-dire, une sorte d’impasse, sans issue, alors que les pays émergents continueront leur marche en avant.
Et se sera trop tard. L’Europe aura définitivement été déclassée. On parlera d’elle, de sa puissance au passé, un peu comme celle de l’empire ottoman, de la Grèce antique ou de Byzance….
Voulez vous de cela ?
Nous pensons que non.
Alors, le 06 mai 2012, votez avec votre intelligence, votez avec votre grandeur d’esprit, à l’image de la grandeur de la France, de son rang et de ses valeurs.
Michel Okemba-Ongouya
Professeur de Management et de Mercatique.
Directeur associé du Cabinet Etika Consulting
Administrateur du site www.ethique-et-affaire.com